Le Centre d’Initiation à la Nature d’Auberive est géré depuis 30 ans par la Ligue de l’enseignement de Haute-Marne.
Il est géré par la Ligue de l’enseignement de Haute-Marne et mis en musique par une petite équipe de 3 animateurs et quelques poignées de bénévoles.
Il est au cœur du vaste massif forestier d’Auberive. Un espace entrecoupé de vallées ouvertes aux villages typiques et aux maisons en pierre.
Notre credo : aller dans la nature, s’imprégner, y vivre, comprendre, se questionner.
Naturellement, aller en forêt, y marcher.
Depuis qu’il sait marcher, … l’Homme marche ! La forêt a été son premier habitat, la savane a abrité ses
premiers pas puis la curiosité, les nécessités l’ont amené à découvrir et expérimenter tous les milieux naturels du globe.
De nos jours quelques peuples nomades gardent ce besoin vital. Trop souvent encore de nombreuses personnes
marchent contraintes sur la route de l’exil.
Cependant, aujourd’hui, marcher dans la nature est heureusement plus souvent un choix, un besoin de s’échapper
du quotidien, de découvrir, de s’immerger, de goûter à une autre forme de liberté, …
Alors prenons les chemins de traverse. Obliquons, sortons des sentiers battus, rentrons à nouveau de
plein pied dans la nature, avec un œil nouveau, faisons un petit détour salutaire dans notre existence, décalons notre regard !
Cheminons … mais pas n’importe comment.
L’éducation populaire a forgé nos convictions : découvrir, comprendre, échanger, respecter, être solidaire,
coopérer et tendre vers l’équité sont nos valeurs. Notre approche est comparable à un « travail artisanal »
qui se détache du consumérisme et tente d’aller vers l’essentiel : l’humain et son environnement.
La nature est notre terrain d’expression, d’apprentissage, de remise en question. La compagnie des arbres rend sage!
Nous mettons toute notre attention pour vous faire vivre une aventure qui dépayse, souvent à deux pas de chez soi.
Le rythme de la marche et la compagnie des ânes nous ancrent dans un autre rapport au temps, au vivant et nous
invitent au dépaysement. Vivre dans la nature plusieurs jours décale nos repères quotidiens, interpelle sur nos
habitudes. L’itinérance participe parfois aussi au voyage intérieur.
Habiter est une autre forme d’être au monde. Habiter, prendre des habitudes. Les perdre est tout aussi intéressant !
Les plantes habitent un lieu et sont contraintes de s’y adapter de par leur immobilité. Immobiles les plantes ?
Pas tant que çà. Avec le temps, l’arbre trace un chemin bien visible dans l’espace : tronc, branches, arbres, brindilles,
… racines ! Ses graines voyagent avec de nombreuse complicités.
L’animal est par définition mobile. Son habitat est temporaire. Son territoire, ses passages, tout en messages sensoriels, ne nous sont plus facilement perceptibles.
Nous autres, les hommes ne nous déplaçons plus, ou si peu, dans la nature. Perte de nos sens, perte de sens.
Alors redevenons arbres un instant, dont nous avons adopté le développement vertical, prenons le temps. Regardons le monde s’agiter à nos pieds, …
Habitons la forêt, mobile comme l’animal, immobile comme l’arbre … soyons hêtre et taon comme le dit si justement Michel Serres.